Bilan des années 2000

(Didascalies)
(Musique)
Jean-Loup Rivière
À voix nue, cette semaine, Michel Vinaver avec Jean-Loup Rivière.
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Jean-Loup Rivière
Michel Vinaver est un des auteurs dramatiques les plus importants en France aujourd’hui, vivants. Il est né en 1927 à Paris où il fait des études pour les poursuivre ensuite dans le Connecticut aux États-Unis où il écrit ses premiers textes. Il publie un premier roman à 23 ans, puis un second à 24, tous deux chez Gallimard. Ensuite dans le domaine de la fiction, il n’écrit plus que des pièces de théâtre. Entré comme cadre stagiaire chez Gillette France, il en devient PDG en 1966. Sa première pièce, Les Coréens , est mise en scène par Roger Planchon en 1956 et Jean-Marie Serreau en 1957. C’est un très grand succès critique. Après Iphigénie Hôtel , 1959, il n’écrit plus pendant dix ans. Ensuite, ses pièces sont mises en scène par Antoine Vitez, Jacques Lasalle, Alain Françon notamment. Il quitte son emploi en 1980, devient professeur à l’Université de Paris-VIII en 1988, il publie un très gros volume de lecture de pièces de théâtre. Sa notoriété s’est récemment accrue, il est aujourd’hui étudié dans les lycées. Une deuxième édition de son théâtre complet a été publiée et il est régulièrement joué. Il a écrit 24 pièces de théâtre parmi lesquelles six traductions. Cette série d’entretiens jusqu’à vendredi parcourt son œuvre théâtrale depuis une vingtaine d’années.
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(Musique)
Jean-Loup Rivière
Michel, on a réalisé une émission qui s’appelait À voix nue il y a un peu moins de vingt ans, c’était en décembre 1987. On avait évoqué votre œuvre, enfin ce qui s’était écrit jusqu’à cette date, 1987. Et À voix nue, aujourd’hui en 2006, qu’est-ce qui s’est passé depuis ? On continue, c’est une suite, 18 ans après, on fait la suite. Cette suite, elle est liée à quelque chose qui est très, très caractéristique aujourd’hui ; qui est que lors de ce premier entretien, vous étiez beaucoup moins joué que vous ne l’êtes aujourd’hui, et particulièrement cette année où il y a beaucoup de spectacles de vous, de pièces de vous qui vont être mises en scène, dont certaines par vous.
Michel Vinaver
Oui, pour la première fois je mettrai la main au plateau. Je suis, d’ailleurs en ce moment même, en train de répéter une de ces deux pièces, À la renverse .
Jean-Loup Rivière
Et les autres spectacles qui sont mis en scène cette année ?
Michel Vinaver
Bon, il faut commencer peut-être par ce qui est le plus loin géographiquement. Sydney en Australie où il y a eu pour la première fois Dissident il va sans dire , en janvier. Il y a eu ensuite Les Travaux et les Jours à Genève montée par François Rochaix au Théâtre de Carouges, puis L’Objecteur , première mondiale, c’était à Angers dans une mise en scène de Claude Yersin. Et maintenant s’apprête la première de À la renverse dans ma mise en scène au Théâtre Artistic Athévains le 3 avril. Alors bon, la suite ce sera Iphigénie Hôtel également, non pas dans ma mise en scène, ce sera une esquisse de mise en scène que je ferai aux Amandiers, Nanterre. Et de là après l’été, il y aura, autant que je me souvienne, deux mises en scène, l’une qui sera à la Comédie de Béthune au CDN Nord-Pas-de-Calais dans une mise en scène de Thierry Roisin, ce sera L’Émission de télévision . Et puis en octobre, Les Coréens à Séoul dans une mise en scène, avec un attelage d’une Française et d’un Coréen.
Jean-Loup Rivière
Mis en scène par un Coréen ?
Michel Vinaver
Oui.
Jean-Loup Rivière
Là, c’est la première fois que votre première pièce retrouve la terre de son titre ?
Michel Vinaver
Oui, c’est la première fois qu’elle sera jouée dans le langage coréen et sur terre coréenne. Il se trouve que ce sera en Corée du Sud puisqu’il y a encore la partition entre les deux. Mais cette partition est un peu moins, comment dire, elle est plus poreuse qu’elle n’était jusqu’à présent. Ce qui fait que 50 ans après l’écriture de la pièce, ce qui était de l’ordre de l’impensable aujourd’hui se réalise.