Elisabeth Platel [02:49:44]

Le répertoire de George Balanchine.

  • Journaliste
    Le répertoire le l’Américain George Balanchine a été aussi très important pour vous, que vous a-t-il apporté ?
  • Elisabeth Platel
    Une révélation et une adéquation totale avec ma technique et mon esprit. Je me sentais bien, je me sentais belle dans ces ballets, c’était facile. En plus le premier rôle de soliste que j’ai eu c’était le Divertimento numéro 15. Donc quand on a une jolie variation qui était assez, comme chez Balanchine, assez "petit cheval fou", j’ai vraiment apprécié ce ballet, c’était musical je crois que, l’enseignement de Christiane Vaussard m’avait aené à ce côté Balanchine. Il ne faut pas oublier que George Balanchine aurait pu être notre directeur, à un certain moment. Et lorsqu’il est revenu en 1947 pour y créer le Palais de Crystal mais également donner Le Baiser de la fée et Apollon Musagète, Christiane Vaussard avait dansé avec George Balanchine, donc peut-être qu’elle m’avait emmenée dans ces chemins là. Elle aimait beaucoup les choses jazzy, les ragtimes, toutes ces danses contrastées. Et là c’est vrai que, bon déjà physiquement je pense que je correspondais. Et bon ben, il y a eu Divertimento, il y a eu le troisième thème des Quatre Tempéraments, il y a eu après Tzigane, il y a eu Concerto Barocco qui a été un grand, grand souvenir, il y a eu aussi, bon des ballets plus académiques comme Thème et Variations, un grand moment aussi Violin Concerto. Donc Violin Concerto, l’entrée au répertoire de Violin Concerto transmis par Karine Von Aroldingen qui est, qui fait partie du trust qui est un peu une exécutrice testamentaire de George Balanchine et qui m’a transmis son pas de deux. Et qui ne me l’a pas transmis comme certains maîtres de ballet, encore une fois avec des comptes, mais plutôt "fait comme moi". Donc beaucoup plus vivant et elle me l’a même tellement transmis qu’on s’est très bien entendu. Et le soir de la première, elle m’a offert un parfum, du Guerlain parce que Balanchine offrait toujours à ses ballerines du Guerlain. Et elle m’a dit c’est celui que Balanchine m’a offert. Et depuis 1987, je porte le même parfum. Pour moi je trouve que c’est le chorégraphe qui a inventé la modernité. Lorsqu’on voit Apollon Musagète c’est d’une modernité fabuleuse. Et puis une écoute musicale extraordinaire, j’ai découvert des partitions grâce à lui. J’ai écouté des notes que je n’aurais pas entendues si je n’avais fait que écouter la musique.
  • Journaliste
    Il y avait un rapport particulier à la musique dans ces ballets non ?
  • Elisabeth Platel
    Sa chorégraphie n’est que musique. Et alors en plus il disait d’ailleurs « Si on n’aime pas ma chorégraphie, on n’a qu’à fermer les yeux et écouter la musique ».