Madeleine Peltin-Meyer [02:09:15]

Les activités des deux cousins Rajman dans la Résistance

  • Madeleine Peltin-Meyer
    Pendant cette période et ça, c'est intimement lié, mes deux cousins, Simon et Marcel Rajman, étaient entrés dans la Résistance. Alors en 42, Simon avait quinze ans et demi et Marcel dix-huit ans. Simon portait des tracts, transportait des journaux clandestins, par la suite transportait les armes pour les combattants armés. Il y avait, je dirais pas que c'était une association, ça s'est appelé les FTP-MOI, Main d'oeuvre immigrée, FTP, Francs Tireurs et Partisans. Et Marcel, qui était devenu... c'était un garçon placide du temps de sa jeunesse, qui se laissait vivre, et après l'arrestation de son père, il a été complètement transformé. Ça a été pour lui un tel choc que dans la Résistance, lui, il a commencé la lutte armée. Et les Allemands, qui se promenaient en territoire conquis à Paris puisqu'ils aimaient tellement la France que comme des crocodiles, ils allaient la croquer, et qu'ils se sentaient tellement en sécurité, et dans tous les grands hôtels parisiens, dans des défilés à n'en plus finir dans les grandes artères, avec la lutte armée des Francs Tireurs et Partisans, ont commencé à se sentir un petit peu moins bien. Il y a eu des actions importantes, peut-être que je navigue un peu dans le temps là, mais le Gauleiter Ritter, qui s'occupait d'envoyer les jeunes Français au STO, Service du travail obligatoire, a été abattu par mon cousin Marcel Rajman et deux autres, Boczov et Manouchian. De tous les côtés, ils étaient attaqués, ils étaient en danger et ils pavoisaient un petit peu moins.
  • Jean-Baptiste Péretié
    Vous le saviez, vous, petite fille de douze, treize ans, que vos cousins avaient ces activités ?
  • Madeleine Peltin-Meyer
    Alors, j'avais aucun détail sur leurs activités, mais je savais qu'ils faisaient des... qu'ils livraient une lutte clandestine. J'entendais parler de tracts, j'ai su qu'à un moment donné, mon père voulait participer, mais ils n'ont pas voulu, et je savais qu'il y avait des armes quelque part, mais ça s'arrêtait là, j'avais pas trop de renseignements.