Georges Loinger [03:03:16]

Biographie


Né en 1910 à Strasbourg dans une famille juive, dont le père antiquaire, immigré de Pologne, est mobilisé en 1914 dans l'armée autrichienne, Georges Loinger, président des Anciens de la Résistance juive de France, a consigné ses souvenirs dans un livre d'entretiens publié en 2006 sous le titre Aux frontières de l'espoir. « Espoir » ou « Hatikwah » est le nom du mouvement de jeunesse sioniste auquel il adhère dès l'âge de douze ans, trouvant dans le docteur Joseph Weill un guide spirituel qui lui permet de concilier sa vocation de sportif de haut niveau et d'éducateur. Embauché comme surveillant général de l'école rabbinique de Paris par le rabbin Maurice Liber en 1934, Georges Loinger épouse Flore Rosensweig, cheftaine et secrétaire des Eclaireurs israélites de France (EIF) dont le fondateur Robert Gamzon le nomme moniteur national. Mobilisé sur la ligne Maginot en 1939, fait prisonnier dans la forêt de Haguenau en 1940, il parvient à s'évader l'année suivante du Stalag 7A de Moosburg en Bavière. Retrouvant en zone sud son fils et son épouse, cachant ses origines juives, Georges Loinger est propulsé chef du mouvement maréchaliste des Compagnons de France pour la région Auvergne. Avec l'aide de Joseph Weill, médecin chef de l'OSE devenue la 3ème direction de l'UGIF repliée à Montpellier, il disperse les 125 enfants juifs allemands accueillis par Germaine de Rothschild en son château de La Guette à Lagny en 1938, qui venaient de trouver refuge à La Bourboule. Georges Loinger organise l'encadrement sportif des foyers d'enfants juifs de zone sud. Fin 1942, lors d'une réunion clandestine à Lyon avec l'ingénieur Georges Garel, Joseph Weill expose le rapport Riegner d'extermination des Juifs à l'Est. Georges Loinger crée à Annemasse, jusqu'à l'automne 1943, en complicité avec le maire Jean Deffaugt et le réseau de Résistance Bourgogne, sous couvert de colonies de vacances, une filière d'hébergement et de passage d'enfants juifs en direction de la Suisse. Fin 1943, de retour en zone nord, il parvient à dissimuler des enfants juifs au château de La Guette, pourtant réquisitionné par le régime de Vichy.