Frieda Geldwerth (née Thau) [03:45:21]

Biographie


Frieda Geldwerth, de son nom de jeune fille Thau, est née à Berlin en 1923, de parents Juifs polonais. Ses parents vivent assez aisément d'un commerce de meubles. Ils parlent couramment l'allemand et semblent parfaitement intégrés, ce qui ne les empêche pas de voir, à partir de 1933, leurs fréquentations se restreindre à la seule communauté juive. En octobre 1938, le père échappe à une expulsion qui vise les Juifs polonais. Après la Nuit de Cristal, en novembre 1938, au cours de laquelle le magasin familial est détruit, Frieda et sa sœur aînée partent pour la France, où vit depuis les années 1910, une partie de leur famille paternelle. Elles sont rejointes en août 1939 par leurs parents. Installés à Lens, Frieda et ses parents sont arrêtés le 13 septembre 1942, tandis que sa sœur, en déplacement à Lille pour ses études, parviendra en se cachant à éviter la déportation. Conduits à Lille, les Thau sont placés dans des wagons de voyageurs, qui, via Malines en Belgique, rejoignent Auschwitz. En descendant du train, après avoir été séparée de son père, Frieda voit sa mère monter dans un camion. Elle ne reverra plus ni l'un ni l'autre. Chargée par un Caporal-chef SS de coudre les matricules sur les manches des détenues, elle est alors placée dans un block « aryen » et travaille à la Section politique (politische Abteilung). Malade du typhus, on la déplace au Revier, où elle obtient à nouveau d'être « hospitalisée » dans un block « aryen ». A la sortie du Revier, elle retrouve son travail de couturière, avant de devenir « interprète » fin 1944. En janvier 1945, en dépit d'une cheville foulée, elle accomplit la « marche de la mort ». Puis, l'évacuation se poursuit jusqu'à Ravensbrück et Malchow dans des wagons ouverts. Frieda reste à Malchow jusqu'au 1er mai 1945. Rapatriée en France par la Hollande et la Belgique, elle retrouve à Lille sa sœur, son oncle et sa tante. Après la guerre, elle épouse Joseph Geldwerth, juif d'origine polonaise. Elle témoigne aujourd'hui contre l'oubli.