L'acte de naturalisation
- Henri ZajdenwergerAlors, ça c'est mon acte de naturalisation. Et sur cet acte de naturalisation que j'ai récupéré lorsque je suis rentré de déportation, j'ai constaté une anomalie. C'est qu'on avait ajouté un i à mon nom, parce que mon nom en réalité s'écrit z, a, j, d, e, n, w, e, r, g, e, r, et le i lui a donné une espèce de consonance, une connotation française. Est-ce qu'elle est voulue ? Je n'en sais rien. Et je m'en suis rendu compte parce que la signature de mon père, mon père signait son nom en entier d'une façon lisible, il n'y a pas de i. Et en plus je voulais vous signaler que j'ai été naturalisé le 24 février 1940, c'était vraiment la limite. Lorsque ont été promulguées les lois contre les Juifs lorsque Vichy a promulgué les lois. Et je suis passé au travers lorsqu'ils ont récupéré toutes les naturalisations pour les annuler, je suis passé au travers, pourquoi ? Je ne sais pas.
- Jean-Baptiste PéretiéEt votre nom est bien Zajdenwerger
- Henri ZajdenwergerZajdenwerger, c'est-à-dire mon nom est Zajden... Si vous voulez, mon nom sur le plan administratif je m'appelle Zajdenwergier parce que je suis enregistré sous ce nom et effectivement j'ai constaté que même les autres documents qui concernent ma famille il y a le i mais en fait mon nom s'est toujours écrit sans le i, alors je conserve les deux si vous voulez, de toute façon je suis bien obligé. Alors sur le plan administratif, je m'appelle Zajdenwergier mais pour tout ce qui a trait à la Shoah je tiens à ce que le nom vrai soit respecté c'est-à-dire Zajdenwerger sans le i. Ça c'est une photocopie de ma carte de déporté politique qui m'a été établie en octobre 56. Et ça me fait penser que j'aurais dû porter ma carte de rapatrié sur laquelle il y avait ma photo où je suis encore tondu, où les cheveux commencent à repousser. Malheureusement je n'ai pas pensé à l'apporter, elle est dans très piteux état, ma carte de rapatrié, elle est rafistolée avec des, comment dit-on, des scotchs.
- Jean-Baptiste PéretiéVous avez fait une demande pour avoir cette carte de déporté politique ?
- Henri ZajdenwergerEh bien tous, mon dossier avait été instruit par le ministère des anciens combattants. Oui ! il fallait avoir cette carte si on voulait prétendre ensuite à avoir quelque chose ou quoi du gouvernement français.
- Jean-Baptiste PéretiéC'est-à-dire une indemnisation en fait.