Serge Rodgold [03:08:16]

Biographie


Second de cinq enfants d'un artisan cordier originaire de Lublin, Slama (Serge) Rodgold a un an en 1930 quand son père émigre de Laskarzew à Paris, y devient brocanteur, ouvre une remise au Kremlin-Bicêtre et s'installe dans le quartier de la Butte-aux-Cailles où la famille s'agrandit des jumelles Hélène et Eva, puis de Jean, nés en 1931 et 1938 et naturalisés français suivant le principe du droit du sol. Recensé comme Juif en 1940, Mortca (Mordechaï) Rodgold est victime, le 14 mai 1941, de la première rafle des Juifs étrangers, dite du « billet vert », opérée en région parisienne par convocation. Interné à Beaune-la-Rolande, il entre au service postal du camp grâce aux faveurs d'un gendarme, parvient ainsi à correspondre avec les siens en dehors des circuits officiels et à s'approvisionner auprès des paysans alentour, avant d'être déporté le 28 juin 1942 à Auschwitz. Cachés, au moment des rafles de juillet 1942, par René Lucas et son épouse, leurs voisins d'immeuble, Etafaïge Rodgold et ses enfants gagnent clandestinement la zone sud grâce à la solidarité d'oncles épargnés par les rafles et d'ouvriers de leur quartier du XIIIème arrondissement parisien. Réfugié à Issoudun avec son frère et ses soeurs, Serge Rodgold est séparé de sa mère et de son aînée Laga (Lucienne) et caché sous le patronyme de Raugier dans différentes familles d'accueil de Millau, chez les Bertrand et les Cabot, enfin, grâce à son directeur M. Badaroux, il est pensionnaire d'un collège où la Wehrmacht a pris ses quartiers et organise la lutte contre les maquis. Orphelin de père à la Libération, Serge Rodgold a perdu dans la Shoah toute sa famille demeurée en Pologne, ainsi qu'une partie de celle qui avait trouvé refuge en France, tout en devant la vie à la solidarité agissante de la société civile.