Joël Krolik [02:22:12]

Biographie


Né en 1931 dans un shtetl, petit village juif de la banlieue de Varsovie, fils d'un ouvrier tailleur à façon immigré à Paris deux ans plus tard, Joël Krolik, aîné de quatre enfants, a grandi dans le milieu ouvrier laïc de Belleville, gagné aux idées du Front populaire. Pendant que Leyser (Léon), le père, s'engage volontaire en 1940, Joël et le reste de sa famille trouvent refuge à Saint-Jacques-de-la-Motte dans la Sarthe. De retour à Paris, Leyser Krolik se fait recenser comme Juif mais choisit de se cacher au moment des rafles de 1941. L'année suivante, tandis que Rosette, huit ans, sœur de Joël, est accueillie à la campagne, les Krolik se cachent dans leur propre immeuble, chez la famille Cubaynes, avant d'être victimes d'une dénonciation, quelques jours après le déclenchement des grandes rafles. Le 21 août 1942, Pessa et Leyser Krolik, leur fils Joseph, trois ans, et leur fille Annette, six ans, sont déportés de Drancy à Auschwitz. Maurice Arnoult, installé dans l'immeuble depuis 1937, bottier de luxe, libéré en 1941 de son Stalag à la suite de la mort de son épouse, est parvenu à cacher Joël à Savigny-sur-Orge où habitent ses parents, anciens cordonniers. De là, il est emmené dans le hameau d'Angennes, à Brézolles, près de Dreux, dans la ferme de Fernand et Lucie Laigneau où il est embauché après le certificat d'études obtenu en 1943. Privé en 1945 de toute attache familiale, recueilli dans un foyer de l'association du Renouveau, Joël Krolik a consacré sa carrière professionnelle à l'enseignement, en devenant professeur d'éducation physique. En 1993, Joël Krolik a témoigné dans l'ouvrage consacré par Michel Bloit à son sauveur, Maurice Arnoult, proclamé l'année suivante Juste des Nations, en même temps que ses parents Fernande et Paul Arnoult.