Samuel Chymisz [03:45:09]

Biographie


Né en 1920 à Varsovie, fils d'un tailleur à domicile qui émigre en 1928 dans le quartier parisien de Belleville, Samuel Chymisz, rescapé d'Auschwitz, est quasiment le seul survivant d'une famille juive engloutie par la Shoah. Le certificat d'études en poche, il quitte l'école, se marie et travaille dans l'atelier paternel qui, à partir de 1940, reçoit des commandes des troupes d'Occupation. Bien que naturalisé français, Samuel Chymisz fait partie, avec son frère Herc (Henri), des victimes de la première rafle du 14 mai 1941, dite du « billet vert », qui vise à Paris les hommes juifs étrangers. Ils sont internés plus d'un an au camp de Pithiviers. Henri est déporté à Auschwitz le 25 juin 1942, Samuel le rejoint le 23 juillet. Affecté à un commando de travail, il est tour à tour promu « Stubendienst », chef de baraque dans la hiérarchie des Kapos, chargé du portage de la soupe, « Blockfrisör » à la baraque de tonte, employé au commando du « Canada » où sont stockés les effets des déportés, puis employé à la livraison du charbon. Après l'assassinat de son frère, Samuel Chymisz, qui a survécu au typhus, est évacué en janvier 1945 en direction de Gleiwitz, puis de Müldorf, camp annexe de Dachau, et échappe au massacre d'un train de déportés par les SS. Depuis sa déportation, Samuel Chymisz demeure hanté par l'étrange vision d'une supposée responsabilité collective et héréditaire des Allemands et des Polonais dans la mise en œuvre de l'extermination des Juifs d'Europe.