Françoise Dupuy [03:42:47]

Animation, recherche confrontation (ARC) musée d'Art moderne de la Ville de Paris (1967-1969)

  • Sonia Soulas
    Et c'était à peu près à la même époque l'aventure de l'ARC, au musée d'Art Moderne de la Ville de Paris ?
  • Françoise Dupuy
    Un peu plus tard, un tout petit peu plus tard.
  • Sonia Soulas
    C'était juste avant la maison de la culture, mais ça a aussi été un espace qui s'est ouvert pour la danse moderne qui a été un moment extrêmement important.
  • Françoise Dupuy
    Oui c'est un peu plus tard parce qu'il y avait Karin Waehner, il y avait Jerome Andrews, tous ces gens-là étaient déjà installés à Paris, or c'est tous les gens qui sont arrivés à Paris dans les 54, 55, le temps qu'ils s'installent. Donc l'ARC ça a dû avoir lieu, je sais pas quand ça avait lieu, je me rappelle plus les dates exactes, mais c'est plus tard. Mais oui, c'est sûr que l'ARC ça a été un de ces mouvements importants au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, Animation Recherche Confrontation, oui c'était ça. Mais là on avait fait déjà beaucoup de choses, beaucoup d'animations. On avait dansé dans des musées, on avait dansé, comme on dansait partout c'est un des directeurs de musée qui m'a dit : "L'ARC va faire, faudrait que vous vous occupiez de la partie danse". La musique c'était Fleuret. On a eu une petite salle à l'ARC, on avait une petite salle qui a été équipée avec un gradin, c'était pas très grand.
  • Sonia Soulas
    Qui était dans le musée ?
  • Françoise Dupuy
    Dans le musée, oui, il fallait descendre un peu, mais c'était dans le musée. Et puis on a pu inviter là des gens, il y avait beaucoup de Sud-Américains qui étaient à Paris à l'époque, donc on en a invité certains, Paulina Oca etc. Et puis on a invité nos collègues, donc Karin, Jerome, Roger Ribes, même encore d'autres gens, tous ceux qui faisaient la danse moderne à Paris mais qui commençaient, là ça commençait, il y avait vraiment des cours.
  • Sonia Soulas
    Jean Serry ?
  • Françoise Dupuy
    Jean Serry, mais il n'était pas trop à Paris, Jean Serry, il était surtout à Dijon. Et quand il y avait des gens intéressants qui passaient par Paris, par exemple on a invité comme ça Nagrin, et on faisait des soirées thématiques. C'est ainsi que là on a fait une soirée sur la musique concrète, c'était les débuts de la musique concrète. Donc chaque danseur qui venait avait travaillé sur un morceau de musique concrète, par exemple. On a fait une soirée sur, je pense, je ne m'en rappelle plus exactement, mais c'était chaque soirée il y avait un thème.
  • Sonia Soulas
    Ca a duré combien de temps cette période-là à peu près ?
  • Françoise Dupuy
    Oh, malheureusement l'ARC ça n'a pas duré longtemps. On a été obligé d'arrêter parce que c'était très difficile de répéter. Le musée n'était pas du tout, on avait du mal avec les gardiens. Pour rentrer, pour répéter, c'était jamais la bonne heure, le bon moment, donc ça posait d'énormes problèmes. Ce qui nous servait de loge n'était jamais nettoyé, bon alors je prenais le balai et je le faisais, mais enfin quand même. Et ça nous gênait vis-à-vis des gens qu'on invitait, qui n'étaient pas payés. Si on invitait des gens au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, ils s'imaginaient qu'ils allaient trouver je sais pas quoi, et puis ils trouvaient quelque chose qui ne correspondait pas à ça. Donc on a arrêté. Il y a eu après les maisons de la culture, les premières maisons de la culture. Après, oui. On a arrêté, mais on a fait au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, on a eu quelque chose d'important, toujours dans l'ARC mais pas dans cette petite salle, parce qu'il y a eu un peintre de Vannes qui a fait une longue marche, c'était une grande exposition, et on a improvisé dans l'exposition. On était trois à improviser les tableaux et le public, petit à petit, suivait l'improvisation, et puis après on reprenait, c'était une autre partie du public. Et c'était très beau, la Grande Marche de Vannes, très très beau. Mais là c'était déjà une compagnie importante, c'était plus tard. Il y avait Anne-Marie Gallois, il y avait Norman de Joie, des gens qui ont travaillé avec nous mais qui étaient déjà...