Jean-Louis Steinberg [02:54:34]

Biographie


Né en 1922 à Paris au sein d'une famille juive dont l'aïeul paternel Halter Steinberg a fui les pogroms d'Ukraine avant la Première Guerre mondiale et ouvert une échoppe de cordonnier dans le XVIIIe arrondissement, Jean-Louis Steinberg est le fils d'un ancien combattant juif français. Blessé à Verdun et décoré de la Croix de guerre à l'âge de vingt-et-un ans, Germain Steinberg est gagné aux idées de la gauche pacifiste. En contact, au lycée parisien Saint-Louis, avec les idées communistes, Jean-Louis Steinberg, après une scolarité chaotique, est évacué en 1939, avec d'autres lycéens des classes préparatoires aux grandes écoles, au lycée Potier à Orléans. De retour à Paris, engagé en juin 1941 dans la résistance communiste, et admis dans un quota de 2% d'étudiants juifs, il prépare une licence de sciences à la Sorbonne. Il y obtient un diplôme d'ingénieur, à l'heure où les Juifs subissent de plein fouet l'exclusion professionnelle. Tour à tour joaillier, fabricant d'articles de voyage, grossiste intermédiaire en crèmerie, le père est contraint en 1940 de trouver un nouvel emploi de vendeur en menuiserie, en violation des ordonnances antisémites de 1942 interdisant le contact entre Juifs et « aryens ». Arrêtés à leur domicile, Jean-Louis, son frère Claude âgé de dix-neuf ans, leurs parents Germaine et Germain sont rapidement déportés à Auschwitz le 30 juin 1944. Michel, le plus jeune, est caché en Normandie. Tandis que sa mère est immédiatement gazée, Jean-Louis est affecté au camp de Monowitz (Auschwitz III) où la solidarité communiste favorise sa survie. Evacué en janvier 1945 en direction de Dora, camp annexe de Buchenwald, Jean-Louis y est libéré par les Américains et retrouve à Paris une partie de sa famille rescapée de la Shoah. Epoux de Madeleine White, qui fut internée au camp de Vittel en même temps que d'autres Juifs britanniques, et devenu chercheur en physique, Jean-Louis Steinberg publie en 2004 un ouvrage dont le titre, Des quatre un seul est rentré, exprime tout à la fois la douleur de l'absence du frère et des parents assassinés, et la volonté de transmettre un récit.