Simon Liwerant [03:01:23]

Biographie


Simon Liwerant est né en 1928 à Paris et a grandi dans une famille d'immigrés juifs polonais du quartier de Belleville, d'Aron Liwerant, ouvrier maroquinier né à Varsovie, et de Sara Redler, fille d'un rabbin polonais. Le père est victime de la première rafle parisienne dite « du billet vert », le 14 mai 1941, et interné au camp de Beaune-la-Rolande d'où il parvient à s'échapper, avant de gagner la zone sud. Prévenus par un policier de l'imminence de la rafle du Vel'd'hiv', Simon, son frère Jacques et leur mère parviennent à se soustraire à l'arrestation. Trahie par son « passeur », Sara est arrêtée par les Allemands en zone sud. Blessée, elle meurt dans le convoi qui quitte Drancy le 31 août 1942, avant d'atteindre Auschwitz, après que Simon ait tenté de la faire évader de l'hôpital de Chalon-sur-Saône. Alors que sa sœur aînée Berthe trouve refuge à Lyon chez des cousins résistants, Simon et Jacques sont cachés au Chambon-sur-Lignon dans les Cévennes, avant l'invasion allemande de la zone sud de novembre 1942. Ils y sont placés grâce à Madeleine Dreyfus, à la tête d'une filière clandestine de l'Œuvre de secours aux enfants (OSE) constituée sous le paravent légal de la troisième direction de l'Union générale des Israélites de France (UGIF) de zone sud. Dispersés de fermes en fermes à partir du hameau du Tavas, où les accueillent Léonie Deléage et sa fille Eva Philit, Jacques et Simon Liwerant font partie des cinq mille Juifs, en majorité des enfants, sauvés par la solidarité agissante des cinq mille habitants du village du Chambon-sur-Lignon. Affecté comme bûcheron à un Groupement de travailleurs étrangers (GTE), le père de Simon renonce à la clandestinité pour ne pas abandonner sa femme. Il fait partie du second de deux convois pour Drancy, prélude à leur déportation vers les centres d'extermination de Maïdanek et de Sobibor, les 4 et 6 mars 1943. En janvier 1944, Simon est caché à Saint-Just-en-Chevalet, grâce aux faux papiers fournis par la « Sixième », le réseau clandestin des Eclaireurs israélites de France (EIF), dont le chef régional, Roger Klimovitski dit Climaud ou Roger Pierron, est arrêté à Lyon et déporté à Auschwitz le 30 juin. Scolarisé au lycée Champollion de Figeac, Simon échappe de justesse à une rafle en mai 1944. Il est convoyé à Annemasse, d'où il passe en Suisse grâce à Marianne Cohn, responsable EIF arrêtée le 31 mai et assassinée le 4 juillet par les Allemands près de Ville-la-Grand en Haute-Savoie.